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Point d 'impact ; une série d interviews sur le karaté-Do traditionnel

Daniel TOBIAS


Uruguay


chapitre 1 ; le karaté d'hier


Sylvain Jouan : Bonjour Daniel, en quelques mots, peux tu te présenter comment définirais –tu l'homme que tu es en quelques phrases ?

Daniel TOBIAS : Je m'appelle Daniel Tobias, j'ai 53 ans et je vis en Uruguay. Je me consacre à la diffusion du Karaté-do traditionnel, en suivant la ligne et l'héritage que nous a laissé Nishiyama Hidetaka Sensei. Je me définis comme une personne sans cesse en recherche, qui étudie comment améliorer les informations que je donne à mes élèves, par la recherche et la pratique des différents arts martiaux traditionnels.

SJ : Comment et à quel âge as-tu découvert les arts martiaux ?

DT ; Mes débuts ont été faits par curiosité et j'ai commencé ma pratique le 12 septembre 1976, au Club L'avenir, à l'âge de 8 ans.


SJ ; tu as pratiqué d autres arts martiaux ?


DT :Oui, j'ai commencé à pratiquer le kendo en 1996 jusqu'en 2008. Ensuite, pour des raisons de temps, je l'ai pratiqué très sporadiquement, mais j'ai toujours l'illusion de revenir à sa pratique lorsque le Karaté-do me le permet. C'est un très bon complément à notre pratique, je suggère à tous ceux qui le peuvent, en plus du Karaté-do, de s'initier à sa pratique. Je participe également à des séminaires d'Aïkido dans le but d'améliorer notre entraînement de Karaté-do.

SJ : Comment avez-vous découvert le Karaté-do de Nishiyama Sensei ?

DT : Je l'ai connu par les commentaires de collègues qui avaient participé aux camps d'été qu'il organisait à Los Angeles. Mon premier contact avec lui lors d'un séminaire a eu lieu en 1996, à Santiago du Chili, au Chili. Dès lors, j'ai suivi ses enseignements, participant à plusieurs séminaires dans différents pays, et j'ai également eu le privilège d'organiser le dernier séminaire qu'il a tenu dans mon pays, les 20, 21 et 22 octobre 2006.


SJ : tu m'impressionnes, tu l asrencontré et tu as immédiatement pensé que cette façon de pratiquer serait la tienne?


DT : Oui, ce premier contact en 1996 au Chili a marqué un avant et un après dans ma

pratique du Karaté-do. Bien que j'aie participé à de nombreux événements avec différents maîtres, je n'avais jamais vu ce que Nishiyama Sensei a montré dans cet événement. J'ai pensé, ce Sensei est différent, il exécute des mouvements et des techniques complexes avec une facilité que je n'avais jamais vue auparavant. Cela m'a vraiment marqué, après le deuxième entraînement, je me suis dit : " c'est ce que je veux pour moi, c'est ça le Budo ".





SJ : as tu des anecdotes sur Nishiyama Sensei que tu voudrais partager avec nous ?


DT :J'ai 2 anecdotes avec Nishiyama Sensei, la première était au séminaire de Porto Alegre en 2005, après une séance d'entraînement il a ouvert la possibilité de poser des questions, à un moment de l'entraînement il a parlé de l'importance de l'entraînement quotidien, ma question était "si ayant une douleur, un inconfort, une maladie, ou un problème quelconque, nous devions aller nous entraîner ? Sa réponse a été très simple : "si tu te sens malade, entraîne-toi ; si tu as des problèmes au travail, à la maison, avec la famille, entraîne-toi ; si tu es mort, arrête de t'entraîner", cette réponse marque l'importance qu'il accordait à l'entraînement quotidien, qui est la base pour obtenir des résultats vraiment positifs,


SJ : c' est aussi une réponse simple, sage et pleine d humour !... nous mangeons, nous vivons, nous dormons, nous respirons , comme nous nous entrainons au Karaté-do, cela montre que ce n'est pas qu un sport ou un hobby..... c'est une voie ...


DT : La deuxième anecdote se déroule lors d'un dîner de séminaire dans mon pays, où il a raconté ses débuts dans les arts martiaux. Son père, issu d'une famille très traditionnelle, l'a initié à la pratique du kendo le cinquième jour, le cinquième mois et la cinquième année de sa vie. Nishiyama Sensei n'aimait pas l'entraînement mais il ne pouvait pas contredire son père. En grandissant, il a compris les raisons pour lesquelles son père l'obligeait à une pratique aussi rigide... et finalement, lorsqu'il a découvert le karaté-do, il l'a remercié de l'avoir initié aux arts martiaux, et dont l'entraînement a façonné sa personnalité.


SJ :As tu rencontré d'autres Sensei inspirants qui ont influencé ta pratique martiale ?



DT :J'ai eu l'occasion de m'entraîner avec Tanaka Masahiko Sensei et Imura Takenori Sensei au dojo de la JKA au Japon pour les championnats du monde de la JKA en 1995. À cette époque, s'entraîner avec ces deux grands maîtres était un moment unique et très inspirant.


SJ :tu as donc participé aux championnats du monde de la JKA au Japon ? quelle expérience ! Juste un an avant de rencontrer Nishiyama Sensei ?


DT :Oui, c'était une expérience incroyable. Se trouver dans la Mecque du karaté mondial, là où tout a commencé, et s'entraîner dans le dojo de la JKA était un sentiment unique, j'ai vraiment réalisé un rêve pendant ces années.

Oui, juste un an avant que je rencontre Nishiyama Sensei, ce qui était inattendu. Peu après mon retour du Japon, on m'a dit que Sensei serait au Chili, que je devais aller le rencontrer et participer au séminaire. J'ai fait un gros effort pour pouvoir voyager, mais la décision que j'ai prise était la bonne, elle a vraiment changé ma vision du Karaté-do, et la façon dont nous devrions pratiquer.


CHAPITRE 2 le karaté aujourd'hui


SJ : Vous vivez en Uruguay, pouvez-vous nous parler de la vie de votre dojo, de vos élèves ?

DT : Eh bien, nous sommes un dojo situé dans le centre de la ville de Montevideo (capitale de l'Uruguay), nous nous entraînons 3 fois par semaine. Notre formation est orientée vers le Budo, la santé et l'auto-défense. Nos étudiants sont âgés de 5 à 60 ans. Nous sommes un groupe très hétérogène, mais avec les mêmes principes et valeurs, comme le disent de nombreux parents, nous sommes une grande famille unie. Nous enseignons également à l'école et au lycée Elbio Fernandez, où les élèves vont de la maternelle (4 et 5 ans) à l'école primaire, où nous avons environ 100 élèves. Nous faisons des activités entre le dojo et l'école, où règnent l'amitié, la camaraderie et le respect, ce qui nous rend très heureux, car nous formons des enfants où les valeurs du Karaté-do traditionnel sont les piliers fondamentaux de leur formation.



SJ :Nishiyama Sensei est décédé le 8 novembre 2008, laissant d'abord un grand vide puis une situation chaotique, comment avez-vous vécu et traversé cette période ?


DT :C'était des jours très tristes, où j'avais des sentiments mitigés. Je me suis demandé ce qui allait se passer maintenant. Il était très difficile de pouvoir joindre Nishiyama Sensei et maintenant qu'il n'était plus là, comment et où allais-je continuer. Cette période d'incertitude était très compliquée, il n'y avait pas d'organigramme prévu pour ces situations, comment avancer et qui serait responsable de la poursuite de son travail. Comme il arrive toujours, quand le guide meurt, les différences politiques et personnelles pour remplir ce vide,les gens se sont davantage séparés , générant plus de distances entre les différents pays et les groupes qui composent l'ITKF (à l'époque), et comme toujours les plus lésés sont tous les étudiants de Nishiyama Sensei, qui n'étaient pas intéressés par le nom ou l'acronyme du moment, .Nous nous sommes souciés de la pratique, de continuer à croître et à saméliorer a tous les points de vue. Au fil des années, j'ai pu trouver dans la World Budo Karate Association (WBKA), une organisation transparente, où les valeurs et les principes du Budo sont les piliers de la structure et aujourd'hui nous vivons ensemble dans différents pays et groupes d'individus, où le plus important est la pratique, le partage des connaissances et la recherche quotidienne d'amélioration en tant que personnes afin de pouvoir la transmettre à nos élèves.




SJ : et si tu pouvais encore demander quelque chose a sensei ?


DT - Eh bien, je ne sais pas si demander est le bon mot. Ce que je ferais, ce serait de le remercier pour tout son travail et son dévouement. Il nous a légué un travail très important et une méthodologie très claire, que nous avons, je pense, une très grande responsabilité de transmettre aux nouvelles générations. Pour honorer et respecter sa mémoire, nous devons continuer à étudier et à pratiquer, afin que son œuvre atteigne tous les pratiquants de karaté-do dans le monde, quels que soient les styles et les organisations.

Si je pouvais lui demander quelque chose, ce serait plus de temps pour m'entraîner avec lui.



Chapitre 3 - Le Karaté-do de demain.


SJ : Comment envisages tu les années à venir et le développement de ton activité ?


DT :En ce moment, nous sommes en plein développement et croissance de notre école. Les mouvements qui se sont produits dans le monde entier au sein du Karaté-do nous ont conduits à un nouveau départ depuis 2017. Aujourd'hui, nous nous développons lentement et régulièrement. Dans notre pays, nous faisons connaître une pratique orientée vers la santé et l'autodéfense, orientée vers le Budo dans le Karaté-do. Des enfants et des adultes nous rejoignent, ainsi que des enfants, des jeunes et des adultes plus âgés qui portent un regard favorable sur notre pratique. Parallèlement, nous travaillons à l'intégration de notre programme comme activité curriculaire dans l'enseignement public et privé de notre pays. Je vois un avenir très encourageant pour le développement du Karaté-do traditionnel dans notre pays, en Amérique du Sud et dans le monde.


SJ :Imaginons que tu trouves la lampe d'Aladin, quels souhaits pourrais tu formuler pour l'avenir du Karaté-do traditionnel dans les prochaines décennies ?


DT :Il serait bon que tous ceux qui sont à la tête des organisations aujourd'hui, quel que soit le style, mettent leur ego de côté. Le souhait que je formulerais serait que nous puissions tous nous entraîner ensemble, sans distinction d'organisations ou de styles, que nous partagions vraiment la passion de l'entraînement, de continuer à apprendre de tous et avec tous. Je comprends que c'est la meilleure façon de continuer à apprendre et à transmettre les connaissances héritées.


SJ : Je sais que tu es en charge du développement de la World Budo Karate Association (WBKA) en Amérique du Sud, nous nous connaissons un peu, vous communiquez beaucoup, vous êtes ouvert et j'aime ça, pourrais-tu me dire où et comment on peut te trouver sur le web ?


DT : Merci beaucoup pour vos paroles, je pratique et m'entraîne quotidiennement pour devenir une meilleure personne et pour pouvoir partager avec mes collègues et mes étudiants les connaissances que j'ai acquises. Oui, je travaille à la diffusion de l'héritage de Nishiyama Sensei à travers le World Budo karaté Association En ce moment, nous planifions les activités de l'année prochaine, nous aurons des nouvelles et nous les communiquerons en temps voulu.

Vous pouvez nous trouver sur le web sur la page de notre école : https://thetraditioncontinue.com/ et sur la page de notre organisation : http://www.worldbudokarate.org/.

Nous y partageons de nombreuses informations sur la manière d'étudier et de pratiquer les différentes techniques de karaté-do, sur la manière d'améliorer et de prendre soin de notre santé : étirements, nutrition, différents articles sur l'amélioration de différentes pathologies (TSA, hyperactivité, syndrome de Down, etc.) en fonction de notre système d'entraînement.

Enfin, je tiens à vous remercier de l'opportunité de l'interview pour faire connaître notre organisation et que tous les praticiens qui veulent nous rejoindre puissent le faire. Merci beaucoup !


SJ : J'espère que les gens prendront le temps de te lire, voudront te connaître, partageront ta passion, te soutiendront et voudront construire des ponts avec toi, avec nous à travers les pays et les continents,

Merci Daniel !


daniel avec sensei perla fenandez, une des premieres ceintures noires d 'Uruguay !







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